Le 4 avril dernier, la seconde guerre civile libyenne opposant le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez El-Sarraj — officiellement reconnu par la communauté internationale — au Parlement de Tobrouk et à l’Armée Nationale Libyenne (LNA) du maréchal Haftar, sa branche armée, s’est amplifiée avec le lancement par ce dernier d’une offensive contre Tripoli. L’objectif visé étant de s’emparer de la capitale et ainsi contrôler l’ensemble du territoire libyen. Tentative illégitime de coup d’Etat pour les uns, manoeuvre salvatrice pour résoudre le chaos libyen et lutter contre le terrorisme pour les autres ; après un mois d’offensive, quel bilan de la crise libyenne ?
La genèse d’une offensive mûrement réfléchie
Un mois après la signature fin février des accords d’Abu Dhabi entre Fayez el-Sarraj et Khalifa Haftar, ce dernier ordonnait depuis son fief de Benghazi le début de l’offensive sur Tripoli. Un assaut surprenant, à rebours des accords prévoyant une résolution pacifique et négociée de la crise libyenne via l’organisation d’élections législatives et présidentielles ainsi que la tenue d’une conférence nationale courant avril. Retour sur les raisons qui ont pu pousser Haftar à entreprendre cette manoeuvre.
Plusieurs facteurs au niveau régional ont conduit Haftar à rompre les processus de négociation et déclencher l’offensive. Premièrement, Haftar s’est assuré depuis 2014 du soutien logistique et diplomatique des Émirats arabes unis et de l’Égypte. Depuis l’opération Dignité (Al-Karāma) contre la coalition pro-Sarraj Fajr Libya regroupant un ensemble de milices islamistes proches des Frères musulmans, ces deux pays ont pris fait et cause pour la Chambre des Représentants (HoR) et la LNA. Aref Ali Nayed, ancien ambassadeur libyen aux Émirats, affirmait en 2015 que le pays était devenu un terrain d’affrontement par procuration entre les soutiens des Frères musulmans (Turquie, Qatar) et le bloc arabe cherchant à les chasser du pays. Encore aujourd’hui, les troupes de Haftar bénéficient de MIG-21 et 23 égyptiens, ainsi que de blindés et de drones émiratis opérant depuis une base aérienne dans l’Est du pays prêtée aux Émirats arabes unis, et ce en violation de l’embargo international sur l’approvisionnement d’armes à la Libye. Mais ces soutiens de longue date n’expliquent pas la soudaine décision de Haftar de marcher sur Tripoli.
Le 27 mars 2019, Haftar s’est rendu à Riyad pour y rencontrer le roi Mohammed ben Salman (MBS). Une première depuis la visite du roi Idriss dans les années 1960. Il a ainsi pu s’assurer du soutien saoudien dont l’engagement était jusqu’ici plus nuancé que ses voisins égyptiens et émiratis. Haftar n’est pas reparti les mains vides, selon le Wall Street Journal : ce sont des dizaines de millions de dollars que le royaume aurait mis à disposition de Haftar en vue de financer les combattants de la LNA, l’achat d’équipements et de s’assurer de la loyauté de milices et tribus. Ce dernier soutien peut être considéré comme décisif au vu du déclenchement de l’offensive sur Tripoli cinq jours plus tard.
La démission du président algérien Bouteflika et les difficultés de l’armée aux prises avec les manifestations en Algérie pourraient aussi avoir joué en la faveur de Haftar et accéléré sa décision de lancer l’offensive. Jusque-là, le voisin algérien était un ardent défenseur d’une résolution diplomatique du conflit entre les deux gouvernements de Tripoli et de Tobrouk. Mais la crise politique interne a laissé le champ libre aux ambitions du maréchal Haftar.
Les difficultés internes et externes que peuvent rencontrer les principaux soutiens — turcs, qataris, soudanais — du gouvernement d’union nationale de Tripoli et des milices islamistes ont pu, eux aussi, décider Haftar à lancer l’assaut. En Turquie, le parti d’Erdogan malgré sa victoire au niveau national a subi un revers aux élections municipales en perdant les bastions AKP d’Ankara et potentiellement d’Istanbul. Défaite qui s’accompagne d’une situation économique difficile avec une dépréciation de sa monnaie et une récession qui se profile à l’horizon. De son côté, le Qatar se trouve encore un peu plus isolé parmi les nations arabes après le départ précipité de l’émir Tamim al-Thani du dernier sommet de la ligue arabe en mars. Sur le plan diplomatique, le régime d’Omar el-Bechir, soutien de l’axe Ankara-Doha, était de plus en plus contesté au moment où Haftar passait à l’offensive. Il tombera quelques jours plus tard, le 11 avril, leur faisant perdre un allié supplémentaire.
Le choix de rompre le cycle de négociations n’était donc pas anodin et irrationnel, il est le fruit d’un contexte régional ayant récemment évolué de manière favorable aux ambitions d’Haftar. Ce n’est pas le résultat d’un réel changement d’alliance ou du cap politique des acteurs extérieurs mais bien d’une intensification du soutien des acteurs pro-Haftar et d’un relatif affaiblissement des soutiens du GNA.
De la conquête du pays à l’enlisement aux portes de Tripoli
Entre le 4 et le 11 avril, l’offensive de Haftar a été fulgurante : s’emparant tour à tour des villes de Gharyan, Qasr ben Ghashir, Suq al-Khamis et l’aéroport international de Tripoli, les forces de la LNA ont finalement pénétré dans la banlieue de Tripoli et établi plusieurs lignes de front à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Le 7 avril ont lieu les premiers bombardements sur Tripoli, donnant une autre dimension au conflit en incluant un risque croissant pour la population civile, malgré les déclarations de Benghazi insistant sur la volonté des troupes d’Haftar à épargner les populations civiles. Cette rapide avancée sur Tripoli a entrainé une réaction des troupes fidèles au gouvernement de Tripoli et la contre-offensive du GNA, surnommée ‘Volcan de la colère’. Les combats se sont focalisés sur certains points clés comme le camp de Yarmouk dont le contrôle a changé plusieurs fois de main dans une même journée. Les forces du GNA ont regagné du terrain par une nouvelle contre-offensive lancée le 20 avril, mais Tripoli subit toujours des bombardements frappant des cibles civiles et militaires. L’offensive de Haftar s’est donc vue ralentie, bloquée puis légèrement refoulée par endroits dans un conflit avec une ligne de front et des positions territoriales évoluant rapidement au gré des jours voire des heures.
Même s’il est vrai que Haftar avait misé sur une campagne rapide en favorisant les redditions et ralliements — la LNA ayant déclaré que “ceux qui déposeraient leurs armes ou brandiraient le drapeau blanc seraient épargnés“, il n’a jamais été question d’une attaque frontale et indifférenciée mettant en danger de nombreux civils. Lors des premiers bombardements, il avait dénoncé des actes isolés de milices affiliées à la LNA. Mais surtout, Haftar n’avait pas prévu une telle résistance de la part d’un gouvernement jugé faible et sans soutien. Il a certes bénéficié des ralliements, notamment celui de la 7e brigade de Tarhounah, et de défections parmi les salafistes madkhalistes suite à la fatwa du prédicateur saoudien Rabie Al-Madkhali appelant à soutenir Haftar. Cependant, l’animosité que suscite Haftar au sein d’une partie de la population libyenne n’a pas été assez prise en compte. Rejet de la part des Amazighs qui s’inquiètent d’une idéologie trop arabe des troupes d’Haftar, rejet des démocrates refusant la tentative de coup d’Etat autoritaire ou encore rejet des milices de Misrata, proches de la mouvance salafiste des Frères musulmans qui voient d’un mauvais oeil le soutien émirati et saoudien au maréchal Haftar. Le camp pro-Sarraj n’est autre qu’un regroupement de composantes anti-Haftar. L’offensive de la LNA ayant permis ce que le gouvernement d’el-Sarraj n’avait pas su faire : l’union dans un même camp de forces jusque-là opposées.
Nouvelle offensive et contrainte du calendrier et du Ramadan
Pour relancer la dynamique pro-Haftar, le porte-parole de la LNA Ahmed al-Mesmari a annoncé le 22 avril dernier le début de la seconde phase de l’offensive. L’objectif affiché était de s’emparer de Tripoli avant le début du mois de Ramadan, objectif qui s’est vu compromis. Les troupes fidèles au GNA ont en effet repris l’avantage sur l’axe Al-Aziziyah – Gharyan, Gharyan qui fait office de quartier général pour les troupes de la LNA. Dans le camp Haftar, les dissensions ont commencé à voir le jour. Certains députés de la Chambres des représentants de Tobrouk se sont désolidarisées de l’offensive du maréchal.
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) a appelé les deux parties à observer une trêve d’une semaine pour l’ouverture du Ramadan, appel rejeté par Haftar exhortant au contraire ses troupes à s’inspirer de ce mois sacré pour redoubler d’intensité dans la lutte contre le terrorisme et la prise de Tripoli.
Depuis, la LNA semble avoir repris l’avantage, notamment sur le front le plus oriental où la prise de Syrte a été annoncé comme proche par certains observateurs sur le terrain.
Des acteurs internationaux facteurs d’instabilité
Alors même qu’el-Sarraj et le GNA sont reconnus par les Nations Unies comme le seul gouvernement officiel, la communauté internationale semble plutôt divisée sur la position à adopter dans le conflit libyen. Le vote d’une résolution portant sur un cessez-le-feu s’est vue opposer une fin de non-recevoir des Etats-Unis et de la Russie tandis que l’adoption d’une position commune par l’Union européenne condamnant l’offensive de Haftar a buté sur un refus de la France. Les tentatives de résolution diplomatique antérieures au conflit sont au point mort malgré la visite du Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres à Benghazi au lendemain de l’offensive, et la conférence nationale sous l’égide de l’ONU prévue à Ghadamès en avril a été reportée sine die. C’est pour l’instant un échec de la diplomatie onusienne et des partisans du fonctionnalisme dans les relations internationales, prônant la recherche de la paix via des institutions supranationales qui favorisent la coopération et le dialogue. Dans une prise de position peu courante pour un envoyé des Nations unies, Ghassan Salamé a rappelé que Haftar n’était pas Abraham Lincoln ni un grand partisan de la démocratie, et dénoncé la tentation de l’homme fort pour résoudre les problèmes libyens.
A l’inverse, les diverses réactions montrent que derrière la position officielle reconnaissant el-Sarraj, les pays répondent avant tout à leurs intérêts propres dans une logique de realpolitik.
Etats-Unis. Alors que les Etats-Unis soutenaient le gouvernement d’el-Sarraj, Donald Trump a reconnu après un entretien téléphonique avec Haftar le 15 avril le rôle significatif de ce dernier dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des enjeux pétrolier. Cette connivence affichée par la Maison Blanche entre les deux hommes a surpris y compris au plus haut niveau de l’administration américaine, le secrétaire d’État Mike Pompeo ayant peu de temps auparavant déclaré l’opposition des États-Unis à la tentative de coup d’Etat de Haftar. De même, alors qu’ils avaient poussé le Royaume-Uni à présenter une résolution condamnant l’offensive au Conseil de Sécurité, les Etats-Unis ont depuis menacé d’opposer leur veto si la résolution était présentée au Conseil. Cette manoeuvre de Trump serait le résultat d’un accord avec l’Egypte et les Emirats Arabes Unis, la prise de position de Trump aurait été négociée en échange du soutien de ces deux pays au futur projet de paix israélo-palestinien que compte présenter le président américain.
Russie. La Russie s’est affichée comme un puissant soutien de Haftar en fournissant des équipements militaires et une assistance technique, mais aussi économiquement en imprimant les dinars libyens pour le compte de la Banque centrale de Benghazi. Ce soutien explique l’opposition russe à une résolution onusienne condamnant l’offensive du maréchal. Mais la position diplomatique russe semble plus nuancée comme le montre le tweet d’Al Jazeera ci-dessous, le Kremlin réfutant tout soutien à Haftar et appelant finalement la LNA à accepter un cessez-le-feu et stopper son avancée sur Tripoli.
Union européenne. Les enjeux pétroliers influencent les prises de positions de certains Etats membres. C’est d’ailleurs le point de désunion entre les visions anglo-italienne et française dont les intérêts pétroliers, à travers leurs multinationales respectives, diffèrent. Les investissements libyens de Total en 2018, à hauteur de 450 millions de dollars, concernent des ressources situées dans des territoires sous contrôle de la LNA tandis que le consortium ENI-BP recense ses intérêts principalement à l’Ouest du pays. La Libye, qui avec une production de 1,2 millions de barils de pétrole par jour représente 2% de la production mondiale, est un important fournisseur des pays européens. L’offensive contre Tripoli menace près de 350 000 barils de pétrole dans l’Ouest libyen soit un sixième de ses réserves de pétrole. Jeudi 9 mai, le gouvernement el-Sarraj a pris la décision d’annuler tous les contrats et les concessions pétrolières de Total en Libye, en signe de protestation à la diplomatie pro-Haftar de la France. Décision sans grandes répercussions car la grande majorité des ressources pétrolières sont sous contrôle de la LNA même si c’est officiellement la National Oil Company (NOC) basée à Tripoli qui autorise les exploitations pétrolifères.
France. Officiellement la France soutient le GNA d’el-Sarraj mais, pour Jean-Yves Le Drian, Haftar “fait partie de la solution” pour trois raisons. Premièrement, l’homme fort de l’Est libyen est vu comme un acteur clé dans la lutte contre le terrorisme islamique — certains jihadistes ayant commis les attentats de Manchester en 2017 sont ainsi originaires de Libye. C’est aussi la LNA qui a défait en 2017 les brigades de défense de Benghazi, responsables de la mort de trois sous-officiers français du service d’action de la DGSE. De plus, une victoire du GNA, dont l’autorité sur le pays ne serait que purement théorique, est susceptible d’affecter la stabilité des pays voisins, réputés proches de Paris : l’Égypte, soutien de Haftar de longue date, le Tchad et le Niger, où se situent de nombreux intérêts français menacés par des groupes rebelles alliés à el-Sarraj. Enfin, la France porte une part de responsabilité dans la crise libyenne post-Kadhafi du fait d’un manque d’implication dans une résolution politique du conflit. Elle cherche aujourd’hui à rectifier le tir en soutenant le démantèlement des groupes salafistes politiques et miliciens.
La Libye est donc le théâtre d’oppositions diplomatiques de différentes natures : militaires et financières entre l’axe Qatar-Turquie et la coalition arabe, économiques et pétroliers entre la France et l’Italie. Elle illustre aussi la confrontation de deux conceptions des relations internationales entre d’un côté les partisans du légalisme international, qui prône la recherche de compromis par le truchement d’instances supranationales, et de l’autre les défenseurs d’une realpolitik plaçant les intérêts souverains des États au premier plan.
Quels scénarios pour les semaines à venir ?
Depuis le début de l’offensive sur Tripoli, les affrontements entre les deux camps ont déjà entrainé la mort de près de 400 personnes et 2000 blessés dont de nombreux civils selon l’Organisation mondiale de la santé. La campagne intense menée par les troupes de Haftar est pour le moment contenue aux portes de la capitale. Haftar tout comme el-Sarraj ne semblent pour le moment pas prêts à un cessez-le-feu ni à l’ouverture de pourparlers. Il y a une volonté des deux côtés de mobiliser ses soutiens ou de voir s’amenuiser ceux d’en face. Mais plusieurs scénarios restent possibles dans une situation où la ligne de front tout comme les alliances se caractérisent par une forte volatilité.
Une prise de Tripoli et donc du pouvoir central par Haftar marquerait la fin de la révolution de 2011 et un retour à un régime autoritaire. Cette victoire militaire ne signifierait pas forcément une victoire diplomatique totale, l’ONU pourrait continuer de soutenir el-Sarraj ou un gouvernement d’exil tandis que les milices de la capitale réunies depuis décembre 2018 au sein de la Force de Protection de Tripoli pourraient continuer le conflit dans une forme plus proche de la guérilla urbaine. C’est un risque que Haftar ne semble pas vouloir prendre du fait des nombreuses pertes civiles et destructions que cela entrainerait, et qu’il se mettrait ainsi une grande partie des 2,5 millions de Tripolitains à dos. Haftar envisage peut-être un ralliement de certaines milices de la capitale, comme la force spéciale RADA d’obédience madkhaliste et donc invitée depuis 2016 par le fondateur du courant à soutenir Haftar.
La chute de Tripoli ne signifierait pas pour autant la possession de tout le pays. Les Brigades Amazigh et le Conseil suprême des Touaregs, représentant deux groupes ethniques de l’Ouest du pays, soutiennent le GNA et ne devraient pas se rallier ou abandonner si facilement la lutte contre Haftar dont la personnalité et la politique est marquée par un fort nationalisme arabe. De même, les villes côtières de Syrte et Misrata, fiefs de nombreuses milices proches des Frères musulmans ou d’Al-Qaeda, devraient poursuivre les combats pour reprendre Tripoli ou du moins conserver leurs bastions. Malgré la situation incertaine à Syrte, la force de protection de la ville a réaffirmé sa détermination à défendre la ville. Ces salafistes politiques se savent la cible de l’alliance entre Haftar, les partisans du madkhalisme et l’axe Riyadh-Abu Dhabi-Le Caire et sentent que Haftar ira jusqu’au bout pour démanteler leurs milices et organisations.
Avec le soutien du Qatar et de la Turquie, la seconde guerre civile libyenne pourrait s’enliser pour une plus longue période. Car le Qatar et la Turquie jouent ici une de leurs dernières cartes dans la région depuis la chute d’Omar el-Bechir et la persécution des Frères musulmans en Égypte. Ils ne vont certainement pas laisser Haftar reprendre le pays sans soutenir les milices financièrement, logistiquement ou humainement. Les violations de l’embargo sur les armes ne sont pas nouvelles (et ce dans les deux camps) mais les livraisons d’armes et le recyclage par les deux pays de combattants de Syrie semblent être avérés. Des soupçons d’ingérence iranienne se posent également au vu de la présence à Misrata d’un navire iranien, le Shahr e Kord, sous le coup de sanctions des États-Unis pour avoir transporté armes et soldats.
Le dernier scénario, celui d’un retour à la table des négociations, ne semble pas sérieusement envisagé par les deux protagonistes libyens. Mais la situation humanitaire (près de 40 000 déplacés, le bombardement de zones habitées, les naufrages de migrants en Méditerranée), la reprise du terrorisme et le risque de déstabilisation de toute une région et notamment de la jeune démocratie tunisienne, sont des arguments en faveur d’une pression de la communauté internationale vers la résolution pacifique du conflit ou du moins un cessez-le-feu. Haftar a, par sa présence aux portes de la capitale, une place de choix pour négocier un accord en sa faveur. Sa visite à Emmanuel Macron dans les prochains jours, peu de temps après la tournée européenne d’el-Sarraj, pourrait aboutir à l’ouverture d’un dialogue entre les deux camps, la France plaidant pour la reprise du processus politique en Libye. Mais la France pourrait aussi réaffirmer son soutien tacite au maréchal.